Dernière visite, les enfants se taisent, la grotte respire doucement : elle aspire au silence, incurve ses voûtes comme des ciels, dénoue ses drapés et ses orbes, et dans une étrange contraction du temps, les pas d'un enfant de 12 000 ans (au moins) conduisent au profond de notre humanité.
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La frise noire |
Mon frère a posé ses gestes sur la roche comme j'effleure une planche et là où je lis dans le veinage du bois l'image qui y vit, il a épousé la pierre pour écrire la création qu'elle dictait.
Il/elle a signé de son empreinte comme d'une absence, doucement, fermement... humblement.
Saurons-nous avoir la même douceur, la même ferveur... et cette humble fermeté ?
La grotte se réchauffe... Serait-il temps de la rencontrer avant que nos errements n'obligent à la fermer pour la préserver ?